La honte est un sentiment qui peut être pernicieux.
Il peut amener un sentiment d’enfermement, d’avoir l’impression de mal faire, de ne pas être à la hauteur, d'être différent des autres.
Les échecs, les défaites peuvent être vécus comme honteux.
On constate souvent un fort jugement incessant de soi-même, une analyse de tout ce qui est dit, tout ce qui est fait par peur de ne pas correspondre à ce qu’on imagine que l’on attend de soi. Souvent, la personne se refait le film de ce qui s’est passé et se dit j’aurai du dire ça ou faire comme ci ou comme ça.
L’estime de soi est difficile par le fait d’avoir l’impression d'être une personne monstrueuse, une mauvaise personne, une intruse pas digne d'intérêt, de confiance…
La personne ne se sent pas aimée, pas attirante, elle voit que ce qui ne va pas chez elle.
L’angoisse de faire une erreur peut amener une forme de retenue. La personne se replie sur elle, se tait. Un sentiment de solitude peut en découler. Des ruminations sur le sujet caché, le secret gardé qui font grandir la souffrance.
Une stratégie d’évitement, de fuite des sujets qui gênent peut s’installer.
Les échecs sont très mal vécus. L’idée d'être rejetée fait très peur.
L'entourage ne se rend pas toujours compte que la personne va mal.
Dans certains cas, le sentiment de honte étant tellement élevé qu’il peut conduire à une envie de mourir pour arrêter la souffrance et disparaître.
Les symptômes caractéristiques de la honte
On retrouve plusieurs symptômes physiques tels que :
le rougissement
la transpiration, ses sensations de chaud et/ou froid
des tremblements
le rythme cardiaque qui s'accélère
la nausée
des difficultés à respirer
la bouche sèche
On peut constater aussi des symptômes psychiques comme :
des envies de fuir
des angoisses, de l’anxiété
la dépression
des troubles alimentaires : par exemple, régime draconien à la moindre remarque ou à l’inverse excès pour compenser
des addictions (alcool, drogues, travail, sport…) pour éviter de sentir le sentiment désagréable de honte et tenter de rester connecter à des émotions agréables
une suractivité
des capacités cognitives altérées
Le fonctionnement du sentiment de honte
Plus on tente d’enfouir la honte au plus profond de soi, plus elle a tendance à s'amplifier. Elle instaure une image de soi dévalorisante.
On retrouve souvent une sous-évaluation des capacités et des compétences.
Une perception du corps très négative peut en découler avec une surfocalisation avec amplification sur les imperfections. Elle rend indifférent aux compliments et aux encouragements.
Des idéaux en lien avec le contexte sociétal d’avoir un corps parfait, d'être dans la réussite peuvent faire profondément souffrir. Si l’atteinte de ces idéaux ne s’effectue pas, la personne peut se considérer comme paresseuse et imagine qu’on va le lui reprocher et ne pas l’aimer pour cela. Cela peut donner la sensation d’une insatisfaction permanente de soi, physiquement et cognitivement.
La honte peut bloquer à faire certaines choses de peur de la ressentir : parler en public, se mettre en avant, montrer son travail… La peur d'être rabaissée peut empêcher la personne de se mettre dans certaines situations. Une carapace peut se construire pour se protéger du sentiment d’agression vécu quand on est jugé.
La honte peut amener à vouloir se punir soi-même, à s’auto-mutiler, se jugeant comme fautif.
La colère peut camoufler la honte. Les réseaux sociaux ont amplifié le sentiment de honte.
L’utilité de la honte
Sans honte, la vie en société, au contact d’autruis serait impossible.
L'être humain a un besoin fondamental d’appartenance à un groupe car nous ne pouvons pas survivre seuls.
Présente chez l'être humain depuis des millénaires, la honte est un sentiment archaïque. A l’époque, en établissant des règles, nous évitions le chaos et nos chances de survie s’accroissaient. En ne les respectant pas, la conséquence était l’exclusion humiliante du groupe. Ce système ancien est resté profondément ancré en nous.
La honte permet de structurer un enfant, lui permettant d’avoir des limites, ce qui est possible/pas possible, acceptable ou non. Cela permet l'apprentissage de valeurs et de normes sociales. La honte permet de se sentir humain.
Si l’amour, la sécurité, l’autonomie ne sont pas suffisamment présents, des traumatismes peuvent se développer. Cela peut générer une honte traumatique qui peut grandir à tel point qu’elle éteint toutes émotions agréables.
La honte est également très en lien avec la société dans laquelle nous sommes. En Corée et au Japon par exemple, la honte est un moyen de se faire accepter par les autres et non rejeté car une personne capable de reconnaître ses défauts est bien perçue. Ils recherchent ces situations pour pouvoir exprimer sa honte et montrer qu’on respecte les normes communes.
A l’inverse, les occidentaux vont plutôt éviter toute situation qui pourrait générer de la honte.
La honte permet de savoir qui nous sommes et qui nous voulons être.
La honte n’est ni bonne ni mauvaise mais plutôt en corrélation avec la culture dans laquelle nous sommes imprégnés. Elle peut être un puissant moteur comme elle peut être dévastatrice.
Les causes possibles de la honte
Le sentiment de honte se construit souvent dans l’enfance. On retrouve différentes causes possibles :
des règles, des normes intériorisées pendant l’enfance sur laquelle nous nous évaluons ensuite. Par exemple, des injonctions explicites ou implicites d'être gentil, de penser aux autres avant soi, d’avoir de bonnes notes, d'être parfait
le sentiment que l’affection des parents est uniquement corrélé aux performances
le rejet par les parents ou à l’inverse la surprotection par les parents. L’idée que quelque chose ne va pas chez lui peut se développer et l’estime de soi en pâtit
l’entourage peut être culpabilisant
des traumatismes tels que le harcèlement scolaire, le manque d’intégration, des humiliations dans l’enfance, des violences verbales, physiques, sexuelles…
Lors d’une agression sexuelle, de nombreuses victimes ressentent de la honte et de la culpabilité. La honte peut être une tentative de reprendre le contrôle sur un événement qui a échappé totalement à la personne, pour éviter de se sentir impuissant. Pour en savoir plus sur le sujet : ici
Le sentiment d’impuissance et d'incompréhension, de manque de sens sont des facteurs très présents dans les traumatismes.
Les traumatismes peuvent survenir à tout âge.
un Stress Post-Traumatique (STP), un refoulement émotionnel
Comment l’hypnose peut aider face au sentiment de honte ?
L'ouverture aux autres pour pouvoir aller mieux est souvent un facteur important.
L'accompagnement en hypnose se fait sur plusieurs séances et peut aider sur différents sujets tels que :
travailler sur des traumatismes
apprendre à découvrir le sentiment de la honte sous un autre regard
la gestion des angoisses, de l’anxiété sociale
l’amélioration des compétences sociales
l’amélioration de la confiance en soi et de l’estime de soi
La liste est non exhaustive.
Des activités artistiques peuvent accompagner les personnes à exprimer leurs émotions.
C'est avec plaisir d'échanger si vous avez la moindre question. Retrouvez toutes les informations sur l'hypnose ainsi que mes coordonnées ici
Bien à vous,
Laurie Le Borgès
Hypnose Paris 20
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